L'euro incarne la devise des optimistes, et avec l'arrivée du printemps, l'optimisme règne en maître sur les marchés financiers. L'Europe tient tête face à la Russie sans l'appui des États-Unis et ne se laisse pas intimider par une guerre commerciale avec les États-Unis. Cette absence de crainte a permis à l'EUR/USD de maintenir une position autour du niveau de 1,09, poussant le principal couple de devises vers la limite supérieure de la fourchette de trading de 1,02-1,12 qu'il occupe depuis deux ans.

En 2023-2024, l'économie américaine a surpassé celles d'autres pays, ce qui a conduit à la domination du dollar américain sur le marché Forex. L'indice du dollar américain a atteint un pic lors de l'investiture de Donald Trump, porté par les attentes selon lesquelles les différences de croissance du PIB ne feraient que s'accroître. Le stimulus budgétaire anticipé devait accélérer la croissance aux États-Unis tout en la ralentissant en Europe, en Chine et dans d'autres régions. Cependant, la réalité s'est avérée tout autre.

L'administration Trump a démarré non pas avec des réductions d'impôts, mais avec des droits de douane et des réductions des dépenses publiques. Ces mesures ont plutôt ralenti l'économie qu'elles ne l'ont stimulée. Les craintes d'une récession imminente aux États-Unis ont poussé les investisseurs à quitter les marchés américains d'actions et d'obligations, contribuant à la montée de l'EUR/USD. Les investisseurs sont de plus en plus optimistes quant à l'intervention de la Réserve fédérale pour soutenir les marchés financiers, ce qui conduit à des attentes d'une augmentation significative de l'expansion monétaire.

Dynamique du différentiel de taux d'intérêt et EUR/USD

La Maison-Blanche a mis en place des tarifs sur l'acier et l'aluminium, à compter du 12 mars, ce qui a suscité une réponse de l'Union européenne sous forme de droits sur les importations de produits américains totalisant 26 milliards d'euros. De plus, Bruxelles a commencé à discuter d'une liste de produits agricoles et industriels américains sur lesquels elle envisage d'imposer des tarifs de 25 % à partir de la mi-avril. Il est important de noter qu'à partir du 1er avril, l'UE a l'intention de lever le gel sur les droits de rétorsion sur les métaux, qui avait été mis en place lors du premier mandat présidentiel de Donald Trump.

Cette situation marque le début d'une guerre commerciale. Initialement perçue comme clairement négative pour l'économie de la zone euro, orientée vers l'exportation, ainsi que pour l'euro à la fin de 2024, la réticence de l'EUR/USD à baisser suggère un autre récit. Les investisseurs sont-ils vraiment optimistes sur le fait que la Maison-Blanche parviendra à un accord, évitant ainsi une escalade au-delà de simples menaces?

Par ailleurs, les marchés restent optimistes quant à une relance budgétaire en Allemagne, notamment parce que Friedrich Merz est proche d'un accord avec le parti des Verts. L'augmentation des dépenses de l'Allemagne pourrait modifier de manière significative l'équilibre des pouvoirs sur le marché des changes. Les États-Unis pourraient perdre leur exclusivité, tandis que d'autres régions du monde commencent à rattraper leur retard, ce qui entraînerait une diminution de la popularité du dollar.

Sur le graphique journalier de l'EUR/USD, il y a une forte probabilité de formation d'une nouvelle barre intérieure, indiquant une incertitude sur le marché. Si le prix dépasse la limite supérieure proche de 1,0930, cela offrira une opportunité d'augmenter les positions longues existantes. À l'inverse, si la paire de devises chute en dessous de 1,0875, cela pourrait signaler un retournement potentiel, conduisant à la vente de l'euro par rapport au dollar américain.